HISTOIRE - GEOGRAPHIE - EDUCATION CIVIQUE -   ACADEMIE D'ORLEANS-TOURS

Extraits de la conférence de ROBERT FRANK (Paris II)
lors de la journée de l'APHG le 4  XII 1999 .

Compte- rendu d'Armand Lasry
(
professeur animateur au Centre Pédagogique de Blois)
d’après les notes d'Armand Lasry et de Jean-Philippe Desmoulières

armand.lasry@ac-orleans-tours.fr

 

Les affrontements des grandes puissances
et la dissolution des blocs.

 Remarques générales sur le libellé du programme

Entre programme et recherche le lien n’est pas facile à faire. Il ne faut pas asséner des vérités. Il faut prendre les moules du programme et les tordre. Pour étudier cette question li faut :

- faire une lecture chronologique

- présenter quelques points de relations internationales

- étudier les affrontements des grandes puissances sans entrer dans le détail.

I. Réflexion sur la puissance.

Qu’est-ce qu’une grande puissance ? Qu’est-ce que la puissance ?

1) La puissance est le pouvoir, la capacité de modifier la volonté des autres mais à l’extérieur des frontières. On peut la modifier aussi par la culture, l’économie comme le plan Marshall, par l’idéologie. Il y a une dialectique entre générosité et hégémonie.

2) importance des idéologies  c’est le débat entre démocratie et totalitarisme.

Les grandes dates : 1945 est une césure fondamentale. De Charles Quint à Hitler, c’est le système des grandes puissances qui sont sept ou huit. On peut dire " puissance qui est capable d’assurer sa sécurité par rapport à une autre " Clausewitz

Après 1945, on passe à un autre système à deux 2 superpuissances avec l’arme nucléaire.. Elles ont une capacité de polarisation autour d’elles avec toutes sortes d’influences .Les alliés deviennent dépendants ce qui est nouveau. Avant ,existait un certain pied d’égalité dans les systèmes d’alliances. Il faut souligner le retrait relatif de l’Europe. Il faut tenir compte des autre puissances en dehors des superpuissances.

II. La question des affrontements :

Elle doit être prise en compte globalement selon les programmes.

La dissolution des blocs pose un problème. La bipolarisation n’est pas absolue à partir d’une certaine date

Deuxième grand point : la chronologie une sélection.

1)Quel sens donné au mot guerre froide ? Quelle est le découpage chronologique ?

Dans le sens journalistique : c’est la période de 1947 à 1989-1991. Il y a la formation d’un monde complexe après.

Pour les historiens, ce n’est qu’un moment de l’affrontement Est-Ouest de 1947 jusque dans les années 1950 voire 1962 avec l’affaire de Cuba. Il y a eu à l’intérieur de cette période, une coexistence pacifique.1962 est une date commode car on en a parlé dans la décolonisation. Une série d "événements montre que le monde devient diversifié et complexe avant la chute du mur de Berlin.

Ainsi, on peut distinguer les périodes suivantes :

- de 1945 à 1947 : c’est la période de la grande alliance

- 1947 à 1950 : guerre froide

- 1950 à 1960 : période de coexistence pacifique.

- 1960 à 1975 : détente

- 1975-1985 : seconde guerre froide puis seconde détente.

2)Une autre lecture de la chronologie peut-être faite à partir du mot bipolaire de la guerre froide. La période de la guerre froide, c’est une bipolarisation absolue jusqu’à la mort de Staline en 1953 avec deux blocs monolithiques.

De la fin des années 1950 jusqu’à la fin des années 1970, émergent d’autres pôles. Dès les années 1960, c’est un monde multipolaire. On a une coexistence entre un monde bipolaire et multipolaire. Relation entre le monde multipolaire et la détente : pour séduire le Tiers Monde, il faut développer une logique de détente. A partir de 1973, 1974,et 1975 avec Helsinki qui peut-être une coupure politique et cela dans une conjoncture différente de la crise, du moins de la perception de la crise.

Pour Pierre Milza " le nouveau désordre mondial ", une nouvelle période commence à partir de 1975.Avant cette date, les deux superpuissances maîtrisent les relations internationales. C’est le cas pour la guerre du Kippour. Après, pour les maîtriser, il faut comprendre car il se produit un éclatement du Tiers Monde avec des affrontements Sud-Sud avec la guerre du Liban, avec la guerre Iran-Irak. C’est difficile à maîtriser. C’est le " nouveau désordre mondial " qui continue encore. Les Etats Unis n’arrivent pas à maîtriser cette situation nouvelle. Cette période n’est pas terminée. Le monde n’en reste pas moins divisé.

3 )L’interprétation de la guerre froide : il n’y a pas grand chose de nouveau sur la guerre froide et sur la question de la responsabilité soviétique ou de la responsabilité américaine. Pour la période post-révisionniste, il n’y a pas un engrenage de peur, de violence d’après les recherches et cela est confirmé par les archives soviétiques. Pour les soviétiques, nous nous défendons dans la guerre froide avec le glacis protecteur mais il y a aussi des arrières pensées de faire progresser le communisme. Les archives montrent que le danger allemand a été surestimé. Le réarmement allemand est une image commode pour diaboliser. Les soviétiques ont eu peur d’une puissance allemande et industrielle. En 1952, Staline veut unifier et neutraliser l’Allemagne. Les occidentaux y voient un piège. Un plan plus vaste prévoyait déneutraliser l’Autriche dès 1955 ainsi que la Finlande. Un mélange difficile et complexe d’arrières pensées caractérisent les rapports Est-Ouest.

III Quelques réflexions sur les relations internationales avec les relations franco-allemandes

Les relations franco-allemandes portaient sur: des recherches sur le nucléaire. .Dès la fin de la IVème République, en 1957, il y a des accords d’une coopération sur le plan nucléaire. De Gaulle mettra fin à cela dans le cadre d’une politique d’indépendance nationale. Il continue cependant, une coopération militaire avec l’Allemagne sur les armes conventionnelles. De Gaulle utilise son symbole. La force du symbole fait passer à plus qu’un rapprochement avec le traité de l’Elysée de janvier 1963. Il est très symbolique et joue encore sur le plan culturel. On assiste à un refroidissement avec le départ d’Adénauer et l’arrivée comme chancelier Erhard

Conclusion :

Les relations internationales doivent être envisagées dans une dimension globale. La dimension civique est à souligner. Où faut-il chercher la question européenne ? Comment mettre au même plan le modèle américain, le modèle soviétique et le modèle européen ? Il faut réfléchir sur les identités, sur un mode pluriel de l’Europe. Il y a un étagement des identités qu’il faut souligner en Europe

Pour les stéréotypes nationaux, il y a la part de la presse pour forger les identités. Les stéréotypes nationaux ont pu être un obstacle. Ils existent. Que faut-il en faire ? C’est aussi un début de connaissance. Comment retourner ces stéréotypes ? Dans l’optique d’une version optimiste, est-ce qu’il faut les prendre toujours au sérieux ? C’est là où on trouve un étagement des identités.

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